Dans le sillage d’une multiplication d’offensives unilatérales, Washington cherche une énième fois à asseoir son hégémonie en tentant d’exercer une influence sur les chaînes d’approvisionnement.
Le 24 avril dernier, Trump a usé de désintermédiation normative, en signant par anticipation un décret enjoignant l’extraction minière des fonds marins dans les eaux internationales, patrimoine commun de l’humanité. A fortiori de la non ratification de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du gouvernement américain, l’AIFM y voit sa légitimité affaiblie.
Il faut savoir que les fonds marins demeurent un enjeu de puissance puisqu’ils regorgent de minerais stratégiques (des nodules polymétalliques tels que le cobalt, le cuivre ou le nickel), indispensables aux technologies de la transition énergétique et numérique (les véhicules électriques, les panneaux solaires, etc.), ce qui suscite la convoitise des grandes puissances et l’inquiétude de la société civile. La Chine, concurrente majoritaire en en est la première ciblée.
Son mépris ostentatoire des normes internationales et environnementales, dans le seul but est de devancer Pékin, pourrait créer un précédent et inciter ses alliés à repenser leur autonomie stratégique. Cette offensive n’est pas sans conséquences puisqu’elle met à mal la fiabilité des Etats-Unis dans un contexte international où les exigences environnementales et sociales (ESG) sont une priorité.
Anaïs Périer pour le club Droit de l’AEGE
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