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La Revue de Presse du 8 août 2016

Même en plein cœur de l’été, le Portail de l’IE passe au crible de l’intelligence économique les sujets qui ont fait l’actualité la semaine passée.

Bonne lecture !

 

© KAY NIETFELD, EPA

Comment ne pas aborder le scandale d'Etat lié au dopage des athlètes russes à l'aube de cette nouvelle édition des Jeux Olympiques ? Véritable roman d'espionnage, énième saga dans le domaine du sport, les mécanismes mis en place pour améliorer la performance des représentants de la grande Russie ont atteint des sommets jamais vu auparavant. Sans évoquer l'aspect éthique, la sophistication et la variété des acteurs concernés par l'affaire dépassent largement le simple cadre du sportif. L'institutionnalisation et les jeux d'influence ayant permis la pérénnisation d'un tel système laissent songeur quant aux pratiques ouvant être communément admises dans le monde du sport.
Dernier rebondissement en date, le succès de ne voir aucun de leurs athlètes suspendu d'office par le CIO et d'avoir laissé le choix aux différentes fédérations internationale. Après tout, Vladimir Poutine sait tirer sur les bonnes ficelles comme en témoigne l'attribution des Jeux de Sotchi en 2014 – dossier le moins bien noté sur les trois représentés dans le dernièr round – et l'hommage unanime porté par Thomas Bach -Président du CIO – lors de leur fermeture. 

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© Franz ChavarocheEn voilà une idée qu'elle est bonne ! Pour paraphraser une phrase bien connue : « les politiques ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait ». Démagogie et ignorance, deux termes illustrant à la perfection la dernière sortie en date d'Eric Ciotti. Si l'intention est louable, comme souvent, déclarer être en mesure de forcer tout utilisateur de réseau social à fournir une pièce d'identité est illusoire.

Quelques réflexions simples permettent en effet de souligner la malhonnêteté intellectuelle du député Les Républicains. Comment récupérer lesdites informations ? A qui s'adresser et surtout comment forcer des entités telles que Facebook ou Snapchat à mettre en place un tel système, ne serait-ce qu'à l'échelle française ? En parlant d'échelle : seuls les ressortissants français sont-ils concernés ou parle-t-on ici des adresses IP ? Comment faire s'il s'agit d'une personne d'une autre nationalité utilisant un VPN lui permettant d'être domiciliée numériquement dans un autre pays ? Un numéro de passeport ou un permis permettront-t-ils vraiment d'éviter l'usurpation d'identité ? Bref, beaucoup de questions sans réponses si comme il le dit « cela ne résoudrait pas tous les problèmes car sur internet comme ailleurs, il n'existe pas une solution miracle ». Nous voilà prévenus !

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© Mustafa HacalakiDécidemment, puisque l'on parle d'accès libre à des données, les Etats-Unis auront toujours un train d'avance. Le futur de la surveillance en ligne est déjà en marche grâce à la société IDI, qui déclare avoir créé une base de données regroupant les profils de chaque adulte américain. Celle-ci est bien évidemment privatisée et mise à disposition de quiconque pour peu que la personne ait de quoi payer.

Parmi les informations mises à disposition : toutes les adresses connues, numéros de téléphones, adresses e-mail, chaque propriété jamais achetée ou vendue, crédits immobiliers, hypothèques, véhicules détenus, casier judiciaire (allant de la simple infraction routière au crime), différents votes, permis de chasse, noms et numéros de téléphone des voisins. Il est aussi possible de trouver des photos de voitures prises par des sociétés utilisant des lecteurs automatiques de plaques d'immatriculations, ainsi que des coordonnées GPS recoupées avec des empreintes temporelle. Rien que ça. Grâce à leur base de données idiCORE, il est même possible d'avoir accès à des données comportementales selon la société.

Reste à savoir quelle sera la prochaine étape si ce système de fichage s'avère fiable. Pour l'instant, sociétés d'intelligence économique et agents de recherche privés américains doivent s'en donner à coeur joie.


© ROSLAN RAHMAN / AFPPour conclure sur un sujet plus léger, voilà une décision largement relayée qui aura fait couler beaucoup d'encre : pour sa première édition à Singapour, le guide Michelin donne une étoile à deux restaurants de « street food » de la ville-Etat. Le Guide, chantre de l'excellence – parfois à outrance -, intransigeant avec les restaurateurs et sans pitié lorsqu'il s'agit de dévaluer d'anciennes enseignes glorieuses, décide ici de rompre avec les traditions et couronne deux représentants de cet emblème de la culture culinaire populaire asiatique.

Pourquoi ce revirement ? Sans dévaluer la qualité des deux restaurants choisis, la question «pourquoi eux ? », se pose. En effet, aucune explication n'est donnée. Coup marketing pour promouvoir son image dans une zone encore vierge de son influence ? Tentative de rajeunissement de la marque Michelin pour lutter contre les Fooding et autres dérivés locaux ? Quelle réaction de la part de restaurants d'autres continents luttant encore pour obtenir leur étoile et se sentant insultés ? Dévaluation de l'identité Michelin et étoiles au rabais ? Les interprétations sont nombreuses et les réponses pour l'instant inconnues. Affaire à suivre !

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