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Revue de presse du 20 décembre 2016

En ce début de semaine, le Portail de l’IE passe une nouvelle fois au crible de l’intelligence économique les sujets qui ont fait l’actualité de la semaine passée. Au programme : le réveil d’un journaliste sur un nationalisme « économique européen », un nouveau label franco-allemand pour un cloud souverain, la Chine note ses citoyens sur le net, la création d’un 4ème corps d’armée en France ?

Les médias traditionnels commenceraient-ils à prendre la souveraineté, fusse-t-elle européenne, comme un enjeu important ? Ou du moins, suffisamment important pour que la doctrine libérale soit mise de côté pour elle ?

En plus de l’explication de l’affaire du rachat de l’entreprise anglaise e2v, et du rapide historique des entreprises équivalentes françaises ; une partie de l’article fait état des leviers du nationalisme économique américain avec leur « redoutable » CFIUS, expliqué dans le texte. On peut également apercevoir une critique à demi-cachée de l’immobilisme du Ministre de l’Economie, de l’Industrie et des Finances français, sur 2 pépites nationales en passe d’être rachetées.


Pour contrer l’hégémonie américaine en matière d’hébergement des données issues du cloud, quoi de mieux que de proposer un label européen ? L’ANSSI et le BSI ont accordé leur violon afin de proposer un label octroyé sur la base d’un référentiel commun de quinze normes techniques issues du récent SecNumCloud français et de son équivalent allemand.

Parmi ces normes, la définition du cloud souverain qui vise à garantir l’hébergement des données du cloud sur le territoire national et à sécuriser les données.


Les autorités chinoises en avaient déjà exprimé l’idée, cette dernière se verra sans doute concrétisée plus tôt que prévu : Pékin annonce vouloir établir un système de notation des internautes chinois à l’échelle nationale. Cette « score card » virtuelle devra établir une typologie des citoyens et de leur usage d’Internet au quotidien au nom du principe de l’émergence d’une « société harmonieuse », un argument martelé sans relâche par l’équipe dirigeante actuelle.

 Il est toutefois intéressant de noter que le Gouvernement central entend mener à bien ce projet grâce au recours technique d’Alibaba, le numéro un mondial de la vente en ligne, et dont le fondateur Jack MA est par ailleurs un ami très proche de Xi Jinping (cf. « Gouvernance de l’Internet en Chine : répercussions politiques et perspectives citoyennes » étude à paraître sur le Portail).      

Un point de non-retour semble avoir été franchi en matière de régulation du contenu et des usages d’Internet dans le pays. Il est à craindre que le pouvoir chinois n’en restera pas là. Concernant cette fois les mesures destinées aux entreprises étrangères qui insisteraient pour que les données relatives à leurs activités (résultats annuels, clients, données sensibles…)  ne soient hébergées que sur des serveurs établis en Chine.


Lundi 12 décembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a annoncé la consolidation des efforts de cyberdéfense au sein d'un véritable commandement interarmées de la lutte informatique.

Ce CYBERCOM français, placé sous la responsabilité directe du Chef d’État-Major des Armées (CEMA), aura sous ses ordres l'intégralité des unités opérationnelles informatiques du Ministère de la Défense (MinDef). Chargé de mener à bien une triple mission, dont le renseignement et la protection font partie, mention explicite est enfin faite quant à la dimension offensive des opérations, qui devront permettre la neutralisation temporaire ou permanente des infrastructures ennemies.

Alors que notre appareil de défense intègre de plus en plus la dimension cyber dans sa grille de lecture des affrontements, quid de son analyse des enjeux d'une industrie nationale de défense ? Question qui rejoint l'importance de la mise en place d'une réelle plateforme gouvernementale d'intelligence économique capable de protéger et de valoriser la souveraineté française lorsqu'elle a trait à son maillage économique. À l'instar de sa prise de conscience quant aux problématiques du cyber, la France doit se montrer capable de prendre pleine mesure des implications d'un monde témoin de la résurgence des nationalismes économiques.


Emma Thévenau – Frederic Puppatti – Roberto Fecarotta – Cloe Lacaze-Aso – Louchart Maxime