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Mistral AI : nouveau fer de lance de l’intelligence artificielle à la française

La France fait preuve de résistance face aux géants de l’intelligence artificielle : c’est un tour de force que propose Mistral AI lors de sa seconde levée de fonds début décembre. La France dessine-t-elle les contours d’une nouvelle ère pour l’innovation européenne ?

La start-up française Mistral AI, spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA), a réussi à lever 385 millions d’euros lors de son second tour de financement, atteignant ainsi une valorisation d’environ 2 milliards de dollars. Fondée en mai 2023 par des experts français de l’IA, Mistral AI s’affirme comme l’une des principales entreprises européennes du secteur. Parmi ses bailleurs de fonds figurent des acteurs de renom tels que Salesforce, BNP Paribas et CMA CGM ou encore Nvidia. Cette levée de fonds illustre l’engouement croissant pour les initiatives technologiques européennes dans le domaine de l’IA.

Si la France souffre d’une fuite de cerveaux massive dans le domaine de la recherche, les trois dirigeants de Mistral IA n’y participent pas. Polytechnicien de formation, Arthur Mensch est passé par DeepMind, le laboratoire d’IA de Google. Guillaume Lample et Timothée Lacroix ont notamment participé au développement de Llama, le modèle phare d’IA open source de Meta. C’est sur ce modèle que se fonde Mistral IA, une IA open source. Son architecture ouverte permet aux développeurs et aux entreprises d’utiliser l’outil mais aussi de participer indirectement à son développement. L’IA enregistre chaque utilisation et s’améliore selon un principe de feed-back en conséquence.

La France n’est pas la seule à effectuer des levées de fonds record. L’Allemand Aleph Alpha a levé début novembre près de 500 millions d’euros pour son système d’IA de recherche. L’Europe entre dans une véritable dynamique d’innovation et pourrait bientôt devenir un concurrent sérieux face aux géants américain et chinois. Pour autant, cet essor sur la scène internationale est aussi un facteur aggravant de guerres intestines intra-européenne.

Ces levées de fonds s’inscrivent dans un avenir incertain de l’IA pour l’Europe, qui tente de cadrer son utilisation à travers une première législation globale avec la loi sur l’IA.

Tom Charpentier

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