Fayat, historique d’une réussite française

Fondé, en 1957, par Clément Fayat, toujours à la tête de l’entreprise, le groupe n’a depuis cessé de croître et de se diversifier. Bâtiment et travaux publics, matériels de compactage, construction métallique, chaudronnerie et vignobles, le groupe résiste à la crise grâce a une stratégie ambitieuse et une réelle volonté de croissance.

L’entreprise est née en 1957 à Libourne (33), où Clément FAYAT, qui a arrêté l’école à l’âge de quinze ans pour devenir apprenti maçon, fonda sa première entreprise de travaux publics, la SNT, à l’âge de 24 ans. Très vite, sous l’impulsion de ce jeune entrepreneur dynamique, l’entreprise de terrassement connait une forte croissance dans un contexte économique alors favorable. En 1969, après être passé de 15 à 300 salariés, l’entrepreneur rachète l’entreprise de chaudronnerie Le Reservoir à Montluçon, réalisant ainsi sa première diversification, non sans avoir absorbé auparavant une autre entreprise de travaux d’elle aussi 300 personnes, le Groupe FAYAT prend alors forme.

En 1977, le groupe continu sa stratégie d’expansion et de diversification en se lançant dans la construction métallique avec le rachat de CASTEL et FROMAGET à Fleurance. En 1985, le groupe, pour soutenir sa croissance externe, entame une série de rachats dans le domaine des matériels de travaux publics (engins de manutention, de levage et matériels routier) avec les rachats consécutifs de ADC, ERMONT et MARINI (Italie). L’année 1994 représente un tournant pour le groupe en termes d’effectif et de chiffre d’affaire qui seront doublés, avec l’acquisition de GENEST, et élargit par la même son portefeuille de domaines d’activités, étant désormais présent dans les domaines de l’électricité industrielle et des fondations spéciales.

Le rouleau compresseur de croissance est en marche, l’entreprise se lança dans une nouvelle série de rachats: BEC Frères en 2002 (terrassement et génie civil), de BOMAG en 2004, leader du matériel de compactage, et enfin de RAZEL en 2004, s’offrant par la même de nombreuses perspectives à l’international, en Afrique notamment. Le rachat de l’entreprise CARI en 2010 viendra clore la série, renforçant le cœur du métier du groupe, à savoir le bâtiment et les travaux publics. Le groupe est également présent dans le domaine du vin, étant propriétaire des marques DOMAINE FAYAT-THUNEVIN et VIGNOBLES CLEMENT FAYAT (on notera d’ailleurs sont agrandissement sur la gamme des Saint Emilion avec le rachat du château Vieux Fortin ainsi que la volonté de renouveau du château Saint Dominique, grand cru classé des vignobles FAYAT, dont les plans d’aménagement sont signés Jean Nouvel).

Un homme au centre

C’est bien sous la volonté d’un homme que le groupe connaît aujourd’hui la situation qui est la sienne. Clément FAYAT, fils d’un ouvrier maçon, apprenti maçon de formation, est aujourd’hui classé 35ème fortune de France et pèse plus de 1,2 milliards d’euros. L’homme, qui attribue sa réussite à “la volonté, la ténacité et à beaucoup d’audace” a su bâtir un empire employant aujourd’hui près de 18 000 personnes. Le capital de l’entreprise appartient entièrement à son fondateur et la direction est basée sur un modèle familiale avec Clément FAYAT en président et fondateur, son fils aîné Jean Claude FAYAT, directeur général, et son fils cadet, Laurent FAYAT, également directeur général. On notera malgré tout la présence de Michel BOUCHET, directeur général, ne faisant pas partie de la famille mais présent au sein du groupe depuis 1967, dans la première entreprise racheté par Clément FAYAT. Ce dernier a par ailleurs reçu les insignes de commandeur de la légion d’honneur de la main d’Alain JUPPE au mois de Juillet 2012, qui a remercié l’homme « qui a participé à la renaissance de Bordeaux, a été juge au tribunal de commerce et administrateur du port de Bordeaux ». Le groupe réalise d’ailleurs, en partenariat avec VINCI, le nouveau grand stade de Bordeaux dans le cadre d’un PPP.

 Un rouleau compresseur en marche:

Hissé désormais au rang de 4ème groupe de BTP français derrière les géants historiques BOUYGUES, VINCI et EIFFAGE, le groupe et son fondateur ne cachent pas leurs ambitions de ne pas en rester là. Disposant désormais d’un conglomérat de sociétés spécialisées, avec plus d’une centaine de filiales, le groupe s’est doté d’une nouvelle identité en fin d’année 2011, dans le but de renforcer l’image du groupe, de fédérer ses entreprises et de renforcer la culture commune.

“Une entreprise, soit elle se développe, soit elle régresse” comme le précisait Jean-Claude Fayat dans une interview accordée à France BTP.

Hubert Eveillard