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Pilote Futurol, premier pilote européen de production de bioéthanol de deuxième génération

« Avec ce pilote de 180 000 litres par an, nous sommes à la moitié du projet Futurol, porté par la société Procéthol 2G, et mené sur 8 ans pour produire des biocarburants liquides de deuxième génération. Au vu des résultats en 2013, nous déciderons de nous engager ou non dans la construction du prototype de 3.500 000 litres par an »

Cette déclaration est issue de  l'inauguration du premier pilote de production de bioéthanol de deuxième génération sur le site de Pomacle-Bazancourt près de Reims par Frédéric Martel, le directeur du projet.

« Jusque là le prix de revient a été divisé par deux, il faudrait en faire autant. L'objectif étant d'atteindre le prix des carburants de première génération. Nous ne sommes pas en retard » a déclaré à son tour Dominique Dutartre, le président de Procéthol 2G.
Point fort de ce projet d'envergure : il rassemble onze partenaires pour un financement global de 76,4 Millions d'euros  dont 30 M€ d'OSEO. La CGB, le Crédit Agricole du Nord-Est, Unigrains, Total, Champagne Céréales, Tereos et l'ONF sont associés ; ARD, IFP Energies Nouvelles,  l’Inra et Lesaffre sont impliqués dans la R&D.

100 chercheurs de 12 équipes peuvent venir tester sur le pilote la mise à l'échelle de briques technologiques conçues en laboratoire. Le pilote servira à développer des techniques d'extraction de la cellulose, à sélectionner des enzymes et des levures et à mettre au point les procédés d'hydrolyse enzymatique et de fermentation des sucres  les mieux adaptés à chaque configuration de matières premières : résidus et co-produits agricoles (pulpe de betterave, son, paille), biomasse forestière, (taillis à courte rotation de saule, pin Douglas) cultures dédiées (miscanthus, switchgrass). Il s'agit de vérifier celles qui présentent le meilleur bilan technique, économique et environnemental. Il faut écarter celles qui pourraient entrer en concurrence avec les productions destinées à l'alimentation.

La déconstruction de la lignocellulose du bois est plus difficile que celle de la paille sauf que celle-ci doit être gardée pour la restitution au sol et l'affouragement pour l'élevage. La pulpe de betterave fournit un très bon rendement mais elle sert aussi à alimenter le bétail. Les recherches s'orienteraient vers le miscanthus, une sorte de roseau qui pousse sur des zones laissées vacantes par l'agriculture et pas encore revenues à l'état de forêt.

Certes, il attend son plein rendement en 3 ans et exploité pendant 15 ans mais sa productivité pourrait être accélérée par sélection génétique et sa digestibilité par la sélection d'enzymes performantes. Si les verrous technologiques sont levés, le prototype devrait être construit en 2015 sur un des sites industriels du groupe Tereos en France.

Thérèse Bouveret