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FinTech industry : en avant les ruptures !

Nous payons avec notre smartphone, nous investissons en communauté sur des projets et entreprises qui correspondent à nos valeurs, nous transférons notre argent aux quatre coins du monde en un seul clic et sans aucun frais cachés, la monnaie se virtualise: bienvenue dans le monde merveilleux de la finance pour tous !

Dépoussiérer le secteur financier

FinTech, ou technologie financière, est le terme que l’on donne aux startups qui tentent de révolutionner le secteur de la finance. Leur particularité ? Elles utilisent le digital pour proposer de nouvelles solutions aux épargnants. Tout comme les secteurs du transport avec Uber ou Blablacar ou de l’hôtellerie avec Airbnb, la finance s’ouvre sur des nouvelles perspectives, plus compétitives et plus collaboratives. Chacun des services proposés par les banques sont scrutés et réorientés : paiement, prêt bancaire, investissement[i] ou encore gestion des données. En témoignent la startup anglaise azimo et la startup américaine Transferwise, deux références dans le transfert d’argent vers l’international. En l’espace de 4 ans, ses deux startups ont bouleversé un marché historiquement dominé par Western Union et MoneyGram. Leur secret ? Plus transparente, plus accessible, plus rapide et surtout moins cher… beaucoup moins cher. Et les exemples sont nombreux. Afrimarket, une startup française spécialisée dans les transferts d’argent vers l’Afrique, permet désormais à la diaspora africaine de payer leurs dépenses de vie courante grâce au transfert de fonds provenant de leurs amis ou familles qui travaillent en Europe. La startup américaine Simple ou le français Linxo se positionnent sur le marché de la gestion des finances personnelles et empiètent sur le monopole des banques commerciales. Lending club, plateforme de prêts entre particuliers, est aussi un bel exemple de rupture technologique en finance. Une liste complète des principales FinTechs dans le monde est disponible sur Quora[ii].

(credits : shutterstock) Toutes ses startups ont un point commun : celui de placer l’expérience client au cœur de leur stratégie de développement. L’esprit communautaire contribue en effet largement au succès de ses startups car cela crée un sentiment d’appartenance très fort qui rassure le client final.

Source: shutterstock

2.5 milliards de personnes dans le monde ne sont pas bancarisées

Certaines zones du monde, comme l’Afrique, n’ont que très peu accès aux sources classiques de financement, ce qui représente un frein majeur à leur développement économique. Les capacités de paiement des ménages africains sont en effet limitées, ce qui ouvre un champ immense de possibilités pour les FinTechs, permettant de répondre à une demande locale très forte. Parallèlement, plus de 350 millions d’africains seront équipés d’un smartphone d’ici 2017, ce qui en fait le deuxième plus grand marché au monde. Ces régions sont donc le paradis pour ses startups qui rayonnent d’inventivité pour offrir de nouvelles perspectives bancaires aux consommateurs finaux.

Dans son rapport The Future of Fintech and Banking paru en 2015, Accenture met en avant la co-innovation entre les startups et acteurs bancaires classiques qui permettrait la redynamisation du secteur dans les pays développés. Les excellents chiffres sur le montant des investissements en Europe, avec une croissance de 215% sur l’année 2014 pour le secteur des FinTechs, témoignent de l’intérêt croissant qui se dégage autour de la transition technologique du secteur financier.

Ensemble, construisons la finance de demain

On remarque que la plupart des entrepreneurs en FinTech sont issus d’établissements financiers de renom. De même, le résultat de l’étude réalisée par Accenture depuis 2010 sur 15 des plus grandes banques du monde révèle que ces acteurs se disent désormais sensibles aux innovations technologiques que le secteur connait actuellement. Récemment, le patron de JP Morgan Chase Jamie Dimon expliquait à ses actionnaires qu’il faudra désormais compter sur les FinTechs étant donné l’importance des investissements réalisés dans ce secteur aux Etats-Unis (plus de 12 milliards d’euros en 2014). Bien que leur impact reste encore marginal, la plupart des acteurs bancaires entendent mettre en place des mesures sérieuses pour intégrer ses technologies au sein de leur établissement. Les principales causes de cette prise de conscience généralisée ? Les règlementations financières de plus en plus contraignantes, l’importance des technologies connectées dans le quotidien des consommateurs et un ralentissement économique persistent qui rend propice la mise en place de nouveaux modèles.

Le gouvernement français est lui aussi en faveur des FinTechs. De nombreuses initiatives sont lancées comme le « Jeudigital » ou « Finance Innovation » sans compter les conférences et incubateurs lancés par les banques françaises. Même si la France reste loin derrière le Royaume-Uni qui reste le pays le plus actif dans le développement des FinTechs, la prise de conscience politique est suffisante pour soutenir nos entrepreneurs français, qui n’ont pas à rougir de leurs homologues européens.

Alexandre Velut


Pour aller plus loin :

  • The Future of Fintech and Banking: Digitally disrupted or reimagined? Accenture, 2015
  • La place financière de Paris veut favoriser l’essor des « fintech », La Tribune, 2015
  • Landscaping UK FinTech, Ernst & Young, 2014