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Le projet Remora, une solution prometteuse dans le stockage des énergies intermittentes ?

Initié par Segula Technologies il y a cinq ans, le projet Remora vient de voir les premiers tests de son prototype ODySea validés, ouvrant la voie pour rendre viable le stockage des énergies renouvelables (notamment en milieu marin) et accélérer le développement des énergies marines renouvelables (EMR).

Le 18 juin dernier, Segula Technologies annonçait que son prototype terrestre de stockage d’électricité par pompe à air comprimé au piston liquide, dénommé ODySea, avait validé les premiers tests de fonctionnement. Réalisé à travers un partenariat transverse associant l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), un pôle de compétitivité spécialisé dans les smart energies (Smart Electricity Cluster) et des instituts de recherche nantais (Cetim, IMT Atlantique et le laboratoire IREENA), ODySea doit désormais être testé en mer à taille réelle d’ici 2023 et cherche désormais à s’associer avec un industriel des énergies renouvelables.

Dans les détails, le projet Remora consiste dans une plateforme de pompage de l’eau par l’électricité produite pour comprimer l’air dans des réservoirs sous-marins, possible par une technologie de piston liquide. Dans un deuxième temps, la décompression de l’air via les pompes transformées en turbines renvoie l’énergie produite vers le réseau final. La technologie utilisée restitue 70% de l’électricité, soit davantage que les 40% habituels des systèmes similaires.

A long terme, ce nouveau procédé pourrait constituer un des maillons-clés de la chaîne de valeur des énergies renouvelables, jusqu’ici déficient. L’un des principaux défis demeurant la capacité de stockage avant distribution aux clients finaux. Outre le marché potentiel débloqué et les bénéfices dégagés pour propriétaires du projet et des brevets, la levée de cet obstacle et l’aboutissement de ce projet contribueraient d’une part au développement de l’éolien offshore et des EMR, ainsi qu’à la réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis des fournisseurs étrangers, et d’autre part à la valorisation du domaine marin de la France. Deuxième puissance mondiale maritime par l’étendue de sa ZEE (Zone Economique Exclusive) récemment agrandie, elle a vu réapparaître le ministère de la Mer lors du dernier remaniement gouvernemental, qui suscite de fortes attentes de la part des professionnels de la mer.

Louis-Marie Heuzé