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TECHNIP Energies, le retour d’un fleuron français ?

Lundi 1er mars, l’action de Technip Energies a été la plus forte hausse de l’indice SBF 120 (un CAC 40 étendu). Retardée à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19, la scission de TechnipFMC a bien eu lieu le 16 février dernier. 5 ans après la fusion entre Technip et FMC, qui a vu la perte de contrôle par la France de l’un de ses fleurons industriels, cette scission pourrait représenter une opportunité de souveraineté énergétique alors que le secteur du gaz est en pleine expansion.

Créée en 1958 sous l’impulsion du général de Gaulle et de l’Institut Français du Pétrole, l’entreprise devient rapidement un mastodonte de l’industrie pétrolière, réalisant 12 milliards de chiffres d’affaires en 2015. Entreprise d'ingénierie, elle permet à la France de disposer de ses propres technologies à la fois sur les projets pétroliers mais aussi sur les technologies de l'éolien offshore, alors en pleine expansion.

Maltraitée par la crise pétrolière de 2015 et par les sanctions américaines, ainsi que son PDG d’alors Thierry Pilenko se tournent vers l’entreprise américaine FMC Technologies. Sans soutien de la part du gouvernement de l’époque, les deux entreprises scellent leur union en 2017, qui va très rapidement tourner à l'absorption de Technip par FMC. En effet en 2019 sur 10 membres du comité exécutif, 3 seulement sont français, la société devient domiciliée en Angleterre et la R&D, réalisée en France, est pilotée par un américain depuis Houston. Cependant en 2019, alors que le contrôle de FMC sur Technip est devenu total, le PDG de l’entreprise, Doug Pferdehi, décide de scinder la société en 2 entités, Technip Energies et Technip FMC, actant un retour à la case départ. TechnipFMC gardera les activités de FMC ainsi que les activités subsea de Technip alors que Technip Energies se spécialise sur les projets d’ingénierie parapétrolière, et sera dirigée par le français Arnaud Pieton

L’explosion de la demande en gaz et gaz liquéfié (LNG) qui se fait sentir depuis plusieurs années avec notamment les très nombreux projets d’exploitation qui fleurissent comme en Russie, Mozambique, Australie, Qatar, USA, représentent une opportunité unique pour la nouvelle entité. En effet l'industrie pétrolière s’organise pour faire du gaz un acteur majeur de la transition énergétique, alors même que son empreinte carbone n’est pas neutre. L’émergence de cette ressource offre donc une nouvelle opportunité à Technip Energies, comme en attestent le contrat géant remporté au Qatar ou la prise de 40% du titre pour son premier jour en bourse.  

Alors qu’en parallèle d’un investissement de 200 millions d’euros par BPI France, TechnipFMC a annoncé vouloir se désengager totalement de la nouvelle entité. La France dispose donc d’une opportunité unique de créer un acteur majeur du LNG et ainsi renforcer sa filière Gaz, tout en proposant une vision d’avenir sur l’hydrogène

 

Pierre Gonsolin

 

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