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Quelles évolutions pour la D2IE ?

Nommée le 29 mai dernier en Conseil des ministres à la tête de la Délégation Interministérielle à l’intelligence économique, Claude Revel sera-t-elle en mesure de donner un nouveau souffle à ce service, indispensable à la valorisation de l’information économique stratégique et à la compétitivité de nos entreprises ?

Auteur de La France : un pays sous influences ? en 2002, Claude Revel succède à Olivier Buquen, membre du Networking and Business Club, au poste de délégué de la D2IE. Appartenant aux pionniers français de l’intelligence économique, cette énarque (promotion Voltaire) a créé, à la fin des années 1980, l’Observatoire du marché international de la construction (OBSIC) qui est l’organisme de veille stratégique internationale à destination des majors français de la construction.

Les nouvelles lignes directrices de son poste ayant été définies par le Premier ministre, Claude Revel s’attachera à répondre à quatre problématiques principales : Sensibilisation des entreprises à l’intelligence économique, Sécurité économique, Prévention des risques et Influence. Enfin, une attention particulière sera portée à l’anticipation et l’accompagnement des entreprises dans le cadre de la veille stratégique.

Remplaçant le Haut Commissariat à l’intelligence économique relevant du Secrétariat Général de la Défense National, la D2IE connaît une crise de légitimité depuis son origine. D’une part, elle est en concurrence directe avec le Service de Coordination à l’intelligence économique dont les missions sont très proches. D’autre part, l’institution française a longtemps pêché par un manque de moyens financiers, une sous-dotation de personnel, et l’absence de ligne politique formellement définie. Ainsi, la nomination de Claude Revel place de grands espoirs dans le rééquilibrage des interventions de l’Etat sur tous les aspects de l’intelligence économique.

Plusieurs fois remaniée, la D2IE, malgré son rattachement au premier ministre, n’a pas su profiter de ces changements pour accroître son influence, notion qu’elle défend pourtant au niveau étatique et pourtant si nécessaire aux entreprises.

Au-delà de l’aspect normatif, l’influence permet de veiller à l’image et la réputation de l’entreprise afin de participer à la création de valeur globale ; notamment par la promotion du capital immatériel de l’entreprise. Thomas Legrain propose son expertise en la matière. Il est l’associé gérant du cabinet Thomas Legrain Conseil spécialisé dans le lobbying et la communication d’influence. Il a notamment collaboré avec la D2IE à l’élaboration du Guide du Routard de l’intelligence économique.

Alain Juillet, ancien Haut responsable chargé de l’intelligence économique, définit l’influence comme le processus qui permet « d’amener celui que l’on veut influencer à changer son paradigme de pensée, à modifier ses fondamentaux ». Elevée au rang d’objectifs stratégiques pour toutes les organisations et entreprises par la D2IE, le concept d’influence souffre malheureusement du manque de coordination des services de l’Etat en la matière.

 

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