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Hausse du prix du pétrole : la Chine, inquiète, rencontre l’OPEP pour réguler les prix

La constante hausse des prix du pétrole depuis plusieurs semaines joue en faveur du gaz russe, principale énergie de substitution. Fait marquant, quatre responsables des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) rencontrent cette semaine le ministre des Affaires étrangères chinois. Tout nous incite à croire qu’un accord de libre- échange est en chantier entre la Chine et la CCG. La Chine ne semble pas être la seule à s’inquiéter des répercussions sur son économie.

"Dans le cadre de la reprise économique post-confinement, la demande de pétrole est forte alors que l'offre reste limitée, parce que les grands pays exportateurs de pétrole veulent maintenir des prix élevés", contextualise Oscar Bernal, professeur d'économie à l'UNAmur, auprès du quotidien Les Échos. Cela a pour conséquence d’agir en faveur d’une inflation, pénalisant les consommateurs se relevant péniblement de la crise.

L’invitation du ministre des Affaires Étrangères chinois Wang Wenbin, a abouti à la rencontre entre celui-ci et quatre responsables des pays du CCG. Au programme des échanges : “approfondir les relations entre la Chine et les pays membres du CCG et permettre au dialogue et à la coopération entre les 2 parties d’être encore plus fructueux,” selon les mots de Wang Wenbin. Cette initiative s’inscrit dans le temps. En effet, Xi Jinping avait promis en 2014, la Chine aurait doublé ses échanges commerciaux avec la région du Golfe arabique d’ici 2023.

Toutefois, cela était sans compter sur la hausse considérable des prix du pétrole, survenue au terme de l’année 2021. Après être successivement passé à 84,60 dollars le 9 novembre (pic le plus haut depuis octobre 2014), le baril Brent est redescendu à 65,89 dollars le 1er décembre, avant de reprendre son ascension jusqu’à la valeur actuelle de 78,26 dollars. Néanmoins, nous constatons une prodigieuse hausse des prix provenant du Kazakhstan. Premier fournisseur de pétrole brut en Asie Centrale, le comportement du Kazakhstan a de quoi inquiéter les investisseurs chinois. Alors, qui se cache derrière cette hausse des prix et qui en fait les frais ?

Fin octobre 2021, l’OPEP a refusé la demande des Etats-Unis concernant une hausse de la production des barils de pétrole. Mécaniquement, ils espéraient que cette hausse, d’environ 20 millions de barils par jour, induirait une baisse des prix. L’OPEP et son principal allié la Russie, réunies au sein de l’OPEP+, ont tout de même consenti une augmentation de 400 000 barils par jour, comme l'affirment Les Echos. Courant novembre, les Etats-Unis ont puisé dans leur réserve de pétrole simultanément avec le Japon, l’Inde, le Royaume-Uni et la Chine. A eux seuls, les Etats-Unis ont mis 50 millions de barils en circulation. Contrairement aux attentes, l’opération s’est révélée être un fiasco, car l’annonce du président Biden a provoqué une hausse des prix.

La Russie aurait fort intérêt à ce que le pétrole perde en puissance dans les années à venir. Nous assistons à la lente agonie du pétrole au profit d’un gaz russe ô combien décrié. Bon nombre de sociétés pétrolières tendent à assurer une transition en douceur, comme TotalEnergies pour n’en citer qu’une, d’après Les Echos. Premier exportateur de gaz au monde, la Russie concevrait volontiers une “OPEP du gaz,” s’appuyant entre autres sur l’Arabie saoudite

Cette hausse des prix et tout ce qui en découle a tendu les relations entre la Russie, les Etats-Unis et la Chine. Il conviendrait de repenser ce contexte international dégradé à l’aune de la crise des migrants entre la Biélorussie et la Pologne, survenue à proximité du 5 novembre 2021. Une crise énergétique combinée à ces frictions préexistantes ne laisse rien présager de bon. 

 

Luc de Petiville

 

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