Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

L’intelligence économique dans la campagne présidentielle

La fondation Jean Jaurès est à l’origine de la publication « Sortir l’intelligence économique de l’ornière » rédigée par Nicolas Moinet, Professeur des Universités à l’IAE de Poitiers et Floran Vadillo, politiste au Centre Durkheim (Sciences Po Bordeaux).

Ce texte a le très grand mérite de dresser un état des lieux sur la démarche d’intelligence économique menée par les pouvoirs publics sous la Présidence de Nicolas Sarkozy.

Cantonnée très souvent à une langue de bois de façade, la réflexion sur l’intelligence économique méritait d’être enfin nourrie par une analyse critique à la hauteur de l’enjeu. En vingt ans d’existence, l’IE a subi les aléas de la politique avec des moments forts (le soutien du Premier Ministre Edith Cresson au lancement de la réflexion au sein du Commissariat Général du Plan et le lancement de l’ADIT, Le Comité pour la Compétitivité et la Sécurité Economique présidée par le Premier Ministre Edouard Balladur, la création du poste de Haut Responsable à l’Intelligence Economique sous la Présidence Chirac) et des importants passages à vide (gouvernement Bérégovoy, gouvernement Jospin).

La prise de position de Moinet et Vadillo souligne un point essentiel : l’absence de stratégie en termes de soutien au développement d’une politique industrielle et de l’exportation et le confinement de l’IE à une pensée du type ligne Maginot centrée sur la sécurité. Les auteurs ont le mérite de ne pas être sectaire et de faire la différence entre le positif (action dynamique et créative de Frédéric Lacave à Bercy) et un bilan très passable (action d’Olivier Buquen comme Délégué interministériel). Dans les ratés les plus significatifs, citons les résultats attendus de la chaire de Paris Dauphine lancée le 9 mai 2011 et le référentiel en cours de test dans l’enseignement supérieur que les deux auteurs qualifient de « mort-né produit en catimini ». Il est vrai que ce référentiel n’a pas pris en compte celui réalisé précédemment par Alain Juillet lorsqu’il était HRIE et qui avait réuni pour la circonstance les créateurs du concept ainsi que les universitaires les plus impliqués dans ce processus.

Le débat est donc ouvert et c’est à ce prix que l’intelligence économique progressera en qualité et en utilité afin de ne pas la laisser mourir sous le coup des manœuvres claniques et des spécialistes de la réécriture de l’Histoire.

Vous pourrez trouver la note de Nicolas Moinet en cliquant ici