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La guerre de l’influence en Europe entre les États-Unis et la Russie (Partie 2)

La Russie et les Etats-Unis sont au cœur d’un rapport de force géoéconomique qui pourrait être caractérisé de guerre économique entre deux empires rivaux. Cette dernière se matérialise notamment par une volonté d’avoir une influence sur l’Europe (politiciens et entreprises) afin qu’elle agisse dans leurs intérêts. Cette seconde partie revient sur la stratégie russe dans cette guerre de l’influence.

Après avoir étudié la stratégie américaine, intéressons nous désormais à celle mise en place par la Russie pour développer sa puissance à travers l’Europe.

Particularité de l’empire russe

Depuis la fin de la guerre froide, la Russie cherche à « retrouver un levier de puissance » (C.Harbulot). Cela fait un certain nombre d’années que Vladimir Poutine, particulièrement informé des logiques d’affrontements, applique une stratégie qui manifeste clairement sa volonté de redonner une forme de puissance à son pays. Vladimir Poutine a placé, aux postes les plus stratégiques du pays (groupes énergétiques, grandes banques etc.), des hommes avec lesquels il a établi une relation de confiance durant son passage au KGB ou encore à la mairie de Saint Petersburg par exemple.

Titre : La toile d’influence de Vladimir Poutine

 

Source : Alexis Pinon

La Russie mise sur ses matières premières stratégiques (les ressources naturelles du pays représentent une très grande partie de la richesse nationale du pays) pour développer sa puissance (1er producteur mondial de gaz, 2nd producteur mondial de pétrole, 4ème producteur mondial d’uranium etc.) et venir concurrencer les Etats-Unis sur le plan économique et aussi politique.

En effet, en ce qui concerne les minerais stratégiques la Russie est soit leader, soit elle dispose de gisements de classe mondiale (titane, métaux de base, platinoïdes, terres rares, cobalt, cuivre, uranium, rhodium).

Titre : Pourcentage des réserves mondiales en métaux stratégiques détenu par la Russie

Métaux stratégiques

% des réserves mondiales

béryllium

16 %

chrome

11 %

cuivre

22 %

manganèse

38 %

mercure

79 %

nickel

15 %

niobium

16 %

platine

10 %

tantale

7 %

vanadium

49 %

zinc

24 %

Source : Alexis Pinon

Ces métaux sont considérés comme stratégiques car ils sont rares et ils sont utilisés dans des domaines tels que l’aéronautique et les hautes technologies (santé, militaires etc.). Ils sont donc très prisés et offrent un important levier d’action pour celui qui les détient.

Les différentes déclarations et prises de position de Vladimir Poutine montrent nettement sa volonté de remettre en cause l’hégémonie américaine ainsi que celle de ne laisser aucun autre acteur dicter l’avenir de son pays.

Cependant, la Russie reste une économie fragile qui repose essentiellement sur les exportations de matières premières présentes sur son sol (40% du budget de l’Etat russe provient des exportations de gaz et de pétrole à destination de l’Union européenne).Cette économie reste donc très soumise aux variations du cours des hydrocarbures (70% des exportations du pays), ce qui la fragilise beaucoup par rapport aux économies plus diversifiées.

Voici les 10 premiers produits exportés par la Russie :

– Pétrole brut

– Produits pétroliers raffinés

– Gaz naturel

– Charbon

– Produits semi-finis en fer

– Aluminium

– Blés

– Or

– Diamants

– Sels minéraux ou engrais chimiques

Nous dénotons bien la prédominance de matières premières et donc l’impact des chutes du cours de celles-ci, surtout au vu de l’importance des exportations dans l’économie de la Russie (Rappel : 1er exportateur mondial de gaz naturel, 2e exportateur mondial de pétrole et 1er exportateur de produits pétroliers).

Vladimir Poutine cherche à placer la Russie comme un acteur majeur sur l’échiquier mondial et parfois au détriment de la situation interne de son pays (censure, contrôle des médias, manque de transparence concernant certaines élections, récession entraînant une importante sortie de capitaux ainsi que la chute des investissements etc.).

La stratégie d’internationalisation de Gazprom pour influencer les entreprises européennes.

Comme nous avons pu le voir précédemment, l’économie russe dépend beaucoup des exportations de matières premières. Les trois principales exportations de la Russie sont : le pétrole brut, les produits pétroliers raffinés et le gaz naturel. Ces trois produits représentent 66% des exportations totales de la Russie. Or, le premier client de l’Europe en matière d’exportations est l’Europe (60%) suivie de l’Asie (30%). La Russie et l’Europe ont donc un lien commercial fort. La Russie va utilisé cette dépendance énergétique qu’a l’Europe vis à vis d’elle pour tenter de l’influencer.

L’acteur majeur dans la stratégie russe est l’entreprise Gazprom (l’entreprise a livré plus de 161 milliards de mètres cubes de gaz à l’Europe en 2013 ce qui équivaut à un quart de sa consommation).

Comme nous l’avons vu, Gazprom est très lié au gouvernement russe (actionnaire majoritaire), notamment à Poutine qui y a placé ses hommes de confiance et l’entreprise s’attache à servir les intérêts du pays. Cette dernière détient entre 50 et 100% des parts de marché en ce qui concerne l’approvisionnement en gaz de plusieurs pays membres de l’Union européenne  (Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie etc.).

Titre : Dépendance de l’Europe vis à vis des approvisionnements de Gazprom

Source : http://www.mullc.com/dependance_de_l_europe_sur_gazprom_dans_un_graphique_kr99zX.html

L’entreprise n’hésite d’ailleurs pas à « couper les robinets » d’approvisionnements de certains pays pour renégocier ses contrats, ou encore si le pays visé a eu un comportement jugé comme allant à l’encontre des intérêts russes (Biélorussie, Ukraine). Cette dépendance permet à Gazprom d’avoir un levier d’influence très important sur certains pays européens.

Dans un registre moins extrême, l’entreprise parvient à influencer les pays de l’Union Européenne en passant notamment par l’influence de certaines entreprises, opérant dans des secteurs stratégiques, leader dans leur pays, comme l’ENI (compagnie gazière italienne), EDF(Electricité de France), ou encore MOL (compagnie hongroise de gaz et de pétrole). En effet, l’entreprise a tissé une véritable toile en Europe via ses gazoducs qui font transiter des milliards de mètres cubes de gaz chaque année à travers plusieurs pays et en créant des partenariats et des joint ventures avec des entreprises européennes sur des projets représentant des milliards de dollars, comme le projet Nord Stream 2 ayant pour objectif de doubler les capacités de Nord Stream.

Titre : Gazoduc Yamal approvisionnant l’Europe

Source : http://www.gazprom.com/about/production/projects/pipelines/yamal-evropa/

Titre : Liens stratégiques tissés par Gazprom

 

Source : Alexis Pinon

Titre : Matérialisation des liens stratégiques de Gazprom avec les entreprises stratégiques européennes

Source : Alexis Pinon

Ces liens forts (joints ventures, projets de plusieurs milliards de dollars, transport de milliards de mètres cubes de gaz etc.) permettent d’aligner les intérêts de ces entreprises sur ceux de Gazprom et donc sur ceux de la Russie. Ceci permet d’envoyer ces entreprises faire du lobbying en faveur des intérêts de Gazprom et de la Russie sans forcément qu’elles ne le sachent.

L’objectif est ici de rendre les entreprises européennes dépendantes de Gazprom pour les utiliser par la suite comme un levier d’influence sur les différents gouvernements européens, notamment en s’appuyant sur les divisions existantes au sein de l’Europe. Les différents pays européens ont du mal à mettre en place des politiques communes et donc à mettre en place des sanctions communes face à Gazprom, cette dernière ayant un rôle trop important dans l’économie de certains pays européens (100% dépendante) et qui ne peuvent pas se permettre les conséquences de la mise en place de sanctions contre cette entreprise.

Toujours dans une logique d’influence, Gazprom souhaite être connu de tous en Europe, et pas uniquement dans le secteur de l’énergie. L’entreprise cherche à renvoyer une image positive auprès des populations européennes.

Pour ce faire, l’entreprise est devenue un sponsor à part entière dans le domaine du football auprès d’équipe comme Chelsea (Angleterre) ou encore le FC Shalke 04 (Allemagne). Gazprom est également un partenaire officiel de l’UEFA Champions League et de la FIFA jusqu’en 2018 (C’est d’ailleurs la Russie qui accueillera la coupe du monde de football en 2018).

Cette stratégie permet à Gazprom de faire en sorte que le plus grand nombre d’Européens se familiarise avec le nom de l’entreprise afin d’être habitué à sa présence au quotidien et notamment lors des grands évènements sportifs (qui rassemblent des millions de personnes).Le choix du monde du football n’est pas anodin, il permet à Gazprom de soigner son image auprès du grand public et d’avoir une influence sur les événements footballistiques qui peuvent générer certains bénéfices économiques ou encore politiques à la Russie et cela lui permet d’accroître son influence en Europe.

Par ailleurs, Gazprom est un groupe, il existe un Gazprom Media qui possède des chaînes de télévision, des radios, des agences de presse écrite, des productions de cinéma etc.Gazprom Media fait partie des groupes de médias les plus importants en Europe, or lorsque l’on connaît la proximité de l’entreprise avec le Kremlin, il s’agit ici d’une arme à part entièrepour étendre l’influence de la Russie en Europe.

Gazprom est le « bras armé » de la Russie. Cette entreprise lui permet d’étendre son influence, via la création de certaines formes de dépendance, pour contrôler les pays européens et lutter contre l’influence américaine sur le continent. Cette stratégie permet à la Russie d’avoir un levier d’action pour contrer certaines décisions européennes, qui lui sont défavorables,pouvant être orchestrées par les Etats-Unis.

Les « terres rares » et autres métaux stratégiques futures armes de la Russie ?

Comme nous l’avons vu au début de ce document, la Russie dispose d’énormément de ressources naturelles sur son territoire.

La Russie a donc mis en place une stratégie d’accroissement de puissance basée sur les matières premières stratégiques présentes sur son sol et notamment via l’exportation de celles-ci. Pour rappel, la Russie disposerait de 20% des réserves de « terres rares » connues dans le monde ainsi que beaucoup de métaux stratégiques (tableau page 3).

Le terme « terres rares » désigne 17 métaux, dont les propriétés sont exceptionnelles, qui ne sont pas substituables et qui sont utilisées dans la fabrication de nombreux produits dans des secteurs extrêmement stratégiques comme la haute technologie, la santé, l’armement etc.

Les « terres rares » représentent donc un enjeu majeur pour l’avenir, et les différents pays du globe l’ont bien compris (la Chine, par exemple, avait mis en place un quotas pour limiter l’exportation de ses « terres rares »).

Il nous paraît pertinent de faire la liste de ces « terres rares » et des secteurs dans lesquels elles sont utilisées afin de bien mesurer les enjeux associés :

Titre : Secteurs d’utilisation des terres rares

Source : Alexis Pinon

Il est donc évident que les « terres rares » représentent un enjeu stratégique pour l’avenir car l’acteur qui aura le monopole de ces « terres rares » disposera d’un levier extrêmement important en matière de domination et d’accroissement de puissance. La Russie en a bien pris conscience ainsi que du potentiel de son territoire. La Russie a donc mis en place une stratégie reposant sur le potentiel de son territoire en métaux stratégiques et son entreprise phare Gazprom :

Depuis de nombreuses années Gazprom cherche à s’étendre en Russie notamment en rachetant des entreprises stratégiques russes :

– L’entreprise a acquis 75% du producteur gazier Sibneft, qui est aujourd’hui devenu GazpromNeft, ainsi que 36,3 % des parts de la compagnie pétrolière Slavneft.

– Gazprom, via Gazprombank a acquis en 2007 l’entreprise Mosenergo (aujourd’hui Gmosenergo) qui était l’un des plus important producteur d’électricité en Russie.

– Gazprom, toujours via Gazprombank, a investit massivement au sein du groupe pétrochimique russe Sibur.

– Gazprombank détient des parts de la société « National Telecommunications Group (NTK) » leader en Russie, et participe à l’élaboration de sa stratégie.

– Gazprombank a également investit dans l’entreprises NetByNet Group (NBN), le plus important fournisseur d’accès internet en Russie.

– Gazprombank est à l’origine de la stratégie de l’entreprise  Stroytransgaz (STG) qui est leader dans la construction d’infrastructure de grande ampleur dans le domaine du pétrole et du gaz et présente en Algérie, Syrie, Inde et Arabie Saoudite.

Source : Alexis Pinon

Ces actions démontrent la volonté de Gazprom de pénétrer différents secteursen Russie afin d’avoir la main mise sur le plus de secteurs stratégiques possibles (pétrole, gaz, électricité, télécoms, pétrochimie, infrastructure gazière et pétrolière). L’enjeu est majeur, car si l’ensemble des secteurs et des ressources stratégiques de la Russie sont entre les mains d’une seule entreprise, très liée au gouvernement, cela permettrait à ce dernier d’avoir un levier extrêmement important en matière de politique extérieure (nous retrouvons l’idée de porosité de la frontière entre le secteur privé et public aux Etats-Unis) :

– Pression sur les entreprises stratégiques (opérant dans divers secteurs : Chimie, haute technologie, hydrocarbures etc.) des pays étrangers se fournissant en matières premières stratégiques en Russie via une entreprise détenue par Gazprom.

– Influence de ces mêmes entreprises pour servir les intérêts russes.

– Influence sur le cours des métaux stratégiques et des « terres rares »

– Levier diplomatique

– Possibilité d’enrayer la concurrence

Il est clair que le gouvernement russe cherche a tirer le maximum des richesses qu’offre son territoire et de son entreprise phare afin d’accroître sa puissance et venir tenir tête aux Etats-Unis.

La guerre de l’information autour du gaz de schiste, la réponse de la Russie

Devant la stratégie américaine de promotion du gaz de schiste en Europe, pour contrer la dépendance de cette dernière au gaz russe,la Russie a entamé une véritable guerre de l’information pour la défense de ses intérêts économiques.Les principaux opposants au gaz de schiste en Europe sont bien sûr Gazprom, le gouvernement russe et les organisations de protection de l’environnement. C’est d’ailleurs, la notion de protection de l’environnement qui va être le fer de lance du lobby de ces acteurs. Dmitri Medvedev ; 1er ministre russe, a d’ailleurs déclaré que le gaz naturel était dix fois plus efficace que le gaz de schiste et que les pipelines existants (gérés en lien avec Gazprom) étaient insuffisants pour permettre l’essor possible de la consommation du gaz de schiste. Autrement dit, cela nécessiterait des investissements très couteux et un temps de mise en place trop important.

La technique de la Russie et de Gazprom va être dans un premier temps locale. L’Europe étant divisée sur la question du gaz de schiste et notamment au sujet de la technique de fracturation hydraulique, la Russie va effectuer du lobbying état par état afin de mettre en avant les répercussionsenvironnementales de cette technique.En 2012, en Bulgarie, certains journaux ont explicitement accusé les bulgares pro-russes et la Russie d’être derrière tous les mouvements sociaux contre l’exploration du gaz de schiste qui ont aboutis à l’interdiction de l’exploration des gisements de gaz de schiste et le retrait du permis d’exploration accordé à l’entreprise américaine Chevron.

Les services secrets russes sont fortement soupçonnés d’être derrière de nombreux mouvements écologistes en Europe, qu’ils instrumentaliseraient pour lutter contre l’exploration de gisements de gaz de schiste en Europe. En 2014, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, a directement accusé Moscou d’être derrière les mouvements d’opposition au gaz de schiste afin de maintenir la dépendance de l’Europe vis à vis de la Russie :

– « La Russie, dans le cadre de leur information de pointe et d’opérations de désinformation, est engagée activement avec les organisations dites non gouvernementales – qui œuvrent contre le gaz de schiste – pour maintenir la dépendance européenne au gaz russe importé »

– « Les rangs des militants anti-gaz de schiste largement infiltrés par des agents russes »

Ces propos sont à analyser sous différents angles : Il ne serait en effet pas étonnant que la Russie cherche à instrumentaliser différentes organisations non gouvernementales (ONG) pour remporter cette guerre de l’information autour du gaz de schisteEurope (Les lobbys américains ont utilisé ce genre de techniques dans le passé pour affirmer que le tabac n’était pas dangereux pour la santé par exemple). Mais il ne faut pas perdre de vu que les Etats-Unis exercent un important contrôlesur l’OTAN (créée au départ dans le but de contrer l’URSS) et qu’ils cherchent à promouvoir le gaz de schiste en Europe. Nous pouvons donc considérer ces propos comme étantune simple technique de désinformation dans le but de déplacer le débat sur un autre terrain afin d’orienter le public sur des questions d’éthique, de crédibilité des mouvements et des ONG, et non pas sur le terrain scientifique du gaz de schiste qui est le véritable sujet.

Par ailleurs, la Russie va dénigrer le gaz de schiste de manière plus globale en passant par sa chaîne « Russia TV » (disponible partout en Europe) qui est son « bras armé » en termes d’influence et de guerre de l’information.

La tactique russe consiste à attaquer selon différents angles. Elle s’appuie tout d’abord sur les dégâts environnementaux résultants de la technique d’extraction du gaz de schiste, notamment prouvés aux Etats-Unis. Ensuite, la chaîne va remettre en cause les statistiques et estimations américaines concernant le gaz de schiste en faisant appel à différents experts pour appuyer ses thèses.

Les médias russes ont, par ailleurs, traité de la nomination,au conseil d’administration de la plus importante société gazière ukrainienne (Burisma Holdings),du fils du vice président américain Joe Biden. Cette société dispose des droits pour exploiter d’importantes réserves de gaz de schiste en Ukraine. Les médias russes ont alors dénoncé un conflit d’intérêt ainsi qu’un coup des Etats-Unis pour affaiblir la position de la Russie comme principal fournisseur de gaz de l’Union européenne. Ces déclarations ont obligé le porte parole de la Maison Blanche à s’exprimer afin de démentir tous liens entre l’administration Obama et cette récente nomination.

Enfin, nous pouvons noter que la Russie, pour faire face aux Etats-Unis et à leur influence sur l’économie mondiale, a exprimé sa volonté de créer ses propres agences de notation pour lutter contre le monopole anglo-saxon dans ce domaine. Celle-ci souhaite également contourner le dollar dans ses futurs échanges avec la Turquie, ce qu’elle fait déjà dans ses échanges avec la Chine. La Chine et la Russie font d’ailleurs toutes deux partie de l’Organisation de Coopération de Shanghai, organisation qui ne cache pas sa volonté de lutter contre l’influence des Etats-Unis dans le monde.

Ces différentes actions démontrent la volonté de la Russie de remettre en cause l’hégémonie américaine et de développer sa puissance en passant notamment par une forme de contrôle sur l’Union européenne.

Nous assistons donc à une véritable bataille économique que se livrent les deux empires, notamment sur le continent européen qu’ils cherchent tous deux à contrôler. Chacun utilisant ses armes (influence, dépendance énergétique etc.) afin de développer sa puissance tout en affaiblissant les positions de l’adversaire (sanctions économiques, guerre de l’information etc.).Cet affrontement géoéconomique est loin d’être terminé, il risque d’ailleurs de s’accentuer au fil du temps. Il est certain que l’avenir apportera d’autres manifestations de cette guerre économique.

Alexis Pinon