L’IA : un risque de bulle financière ?

Le mercredi 20 novembre, la Banque centrale européenne (BCE) a alerté d’une possible bulle financière alimentée par l’enthousiasme des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Cette annonce est intervenue peu de temps avant la publication des résultats trimestriels de Nvidia, désormais première capitalisation mondiale. Malgré des chiffres supérieurs aux attentes, l’action a reculé de 2 % après séance. Une nouvelle raison pour la BCE de s’inquiéter ?

Ce signalement a été publié dans la revue semestrielle de stabilité financière de la BCE. La BCE évoque d’abord un risque lié au fait que le marché boursier de l’intelligence artificielle est concentré aux Etats-Unis, où quelques grandes entreprises américaines (Nvidia, Microsoft, IBM, Oracle, Cisco, Equinix, HP, Palantir Technologies ect.) sont perçues comme les grandes gagnâtes de la révolution de l’intelligence artificielle (IA). 

Cette concentration d’acteurs, et l’enthousiasme généralisé pour cette technologie, font craindre à la BCE la formation d’une bulle financière, qui pourrait avoir des répercussions très négatives sur les marchés financiers si elle venait à éclater. L’intégration forte des marchés mondiaux pourrait aussi avoir retombées en Europe, vulnérable car très fragmentée du point de vue des échanges financiers. En outre, la France et l’Italie seraient plus exposées en raison de taux d’emprunt élevés.

Les inquiétudes de la BCE sont également alimentées par les faibles réserves de liquidités des fonds d’investissement qui, par confiance dans la stabilité du marché ou recherche de performance, ont alloué une grande part de leurs actifs à des investissements risqués dans l’IA. En cas de stress sur le marché, cela pourrait amplifier le phénomène de vente forcée.

Cet avertissement de la BCE fait écho à la très attendue annonce des résultats trimestriels de Nvidia, qui ont été publiés hier. Malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, Nvidia a vu son action reculer de 2 % après séance. Profitant de l’appétit pour l’intelligence artificielle (IA), l’entreprise est devenue début novembre la première capitalisation mondiale. Or, en cas de déception, la vente massive d’actifs pourrait provoquer une chute du marché.

 

Arthur Dulcire

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