NVIDIA annonce 500 milliards de commandes et scelle une alliance stratégique avec l’État américain

Journée historique pour NVIDIA. Le géant des puces révèle 500 milliards de dollars de commandes sur les six prochains trimestres. Le titre bondit de 5 %, portant sa capitalisation boursière au seuil des 5 000 milliards de dollars. Au-delà des performances financières, un changement stratégique se confirme : le Department of Energy apparaît comme un nouveau pilier de l’infrastructure IA américaine.

De la régulation à la construction

La transformation s’opère en deux étapes. Dans un premier temps, Washington s’est positionné en régulateur des exportations de GPU, faisant de l’accès aux puces un levier de négociation géopolitique. La tournée de Trump dans les États du Golfe au printemps a illustré cette stratégie.

Aujourd’hui, l’État franchit un cap supplémentaire en devenant commanditaire direct. Le 27 octobre, le DOE a annoncé un partenariat d’un milliard de dollars avec AMD pour deux supercalculateurs. Le 28 octobre, NVIDIA, le DOE et Oracle annoncent le projet Solstice. Ce supercalculateur deviendra le système le plus puissant du département de l’Énergie avec ses près de 100 000 GPU Blackwell. Six installations complémentaires sont prévues pour les laboratoires nationaux d’Argonne et Los Alamos, dédiées à la recherche scientifique, l’énergie et les missions de sécurité nationale, incluant la dissuasion nucléaire.

L’accélération du compute s’impose explicitement comme priorité fédérale.

Le virage stratégique de Jensen Huang

Le discours du dirigeant de NVIDIA évolue pour s’aligner sur la politique< pro-croissance de l’administration. Jensen Huang multiplie les références au leadership américain et manifeste son adhésion au nouveau cap gouvernemental. L’entreprise promet des investissements substantiels sur le territoire national et s’est déclarée ouverte à une taxation des exportations de GPU vers la Chine. Première traduction concrète de ce repositionnement, des puces Blackwell de dernière génération sortent pour la première fois des installations TSMC en Arizona

Cette orientation reflète une dynamique plus large de convergence entre capitaux publics et privés, mobilisés pour assurer la prééminence américaine dans l’intelligence artificielle.

Une accélération diplomatique

En trois jours, la diplomatie des puces s’est emballée : conférence de NVIDIA mardi, entretien de son PDG avec Trump mercredi, puis sommet Trump-Xi Jinping jeudi. « C’est vraiment entre vous et Nvidia, mais nous sommes l’arbitre« , a tranché le président américain. Une formule qui consacre le rôle de régulateur que s’attribuent désormais les États-Unis dans les échanges technologiques sino-américains.

Simon Clénet SIE 29

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