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La possible fusion entre ExxonMobil et Chevron, en phase de devenir la seconde plus grosse entreprise pétrolière mondiale

Bientôt un nouveau supermajor du pétrole ? C’est ce que présage la potentielle fusion des deux grands groupes américains ExxonMobil et Chevron dont les discussions ont été entamées il y a un peu plus d’an pour faire face à la pandémie. Cette fusion pourrait créer la seconde plus grande société pétrolière mondiale en termes de capitalisation boursière et faire renaître la Standard Oil démantelée en 1911. Mais le projet est encore loin d’être finalisé.

Les deux majors du pétrole américains ExxonMobil et de Chevron discutent ensemble d’une éventuelle fusion entre les deux groupes depuis le milieu de l’année 2020. En effet, le projet a vu le jour l’année dernière lorsque la pandémie a terrassé l’industrie pétrolière, durement touchée par les confinements du fait de l’effondrement de la demande globale en énergie. Par ailleurs, l’opposition entre Moscou et Riyad a drastiquement tiré le prix de l’or noir vers le bas au cours du premier trimestre de l’année 2020 et la hausse observée sur le cours du brut depuis le mois de mai n’est pas suffisante pour redresser véritablement la situation. L’explication principale réside dans le climat délétère qu’il existe au sein de l’OPEP+. Ainsi, alors que les discussions étaient interrompues, la suspension de la fusion pourrait finalement ne pas être complètement entérinée. En effet, la tendance serait plutôt en faveur d’un nouveau rapprochement dans les mois ou les semaines à venir tant la pandémie aura nui aux sociétés pétrolières américaines déjà en situation de quasi-faillite. Chevron avait d’ailleurs annoncé une perte de 5,5 milliards de dollars en 2020.

Les deux majors américaines voient aussi dans cette fusion une occasion rêvée de réduire leurs coûts dans une période de violente récession  et de mieux se relever en créant la deuxième société pétrolière mondiale derrière l’entreprise saoudienne Aramco. Avec une capitalisation boursière colossale de plus de 350 milliards de dollars, la fusion rassurerait aussi considérablement les actionnaires mais pourrait aussi se heurter à des nouvelles problématiques. 

La première pierre d'achoppement devrait être les réglementations antitrust qui voient d’un mauvais œil la création d’un tel géant pétrolier. En effet, la perspective d’une nouvelle “Standard Oil” près d’un siècle après son démantèlement en 1911 risque de poser des problèmes avec les règles de la concurrence. De plus, avec la nouvelle administration américaine, désormais démocrate, et par conséquent moins favorable à Big Oil (le lobby de l’industrie pétro-gazière américaine), ce dernier devra se préparer à de multiples contraintes environnementales. 

 

Evan Tirologos et Carla Lepers
 

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