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Eramet et ES: les débuts prometteurs de la filière française de lithium

Faisant suite à un protocole d’accord signé en janvier 2023, le groupe minier Eramet et le fournisseur d’électricité alsacien Electricité de Strasbourg (ES) expérimentent une unité pilote d’extraction de lithium à partir des eaux géothermales dans le Bas-Rhin. Ce métal stratégique, principalement utilisé pour la production de batteries, est l’une des ressources incontournables de la transition énergétique.

Le projet, baptisé « Agéli » (Alsace géothermie lithium), vise à récupérer le carbonate de lithium présent dans les eaux géothermales alsaciennes, déjà exploitées pour la production d’énergie. L’expérimentation, révélée le 5 décembre, a pour objectif de déterminer l’efficacité et la pérennité du procédé technique ainsi que le rendement de récupération du lithium, avant le potentiel passage à la production industrielle.

En effet, les conditions d’exploitations des saumures alsaciennes, avec une chaleur avoisinant les 170 °C et une pression d’environ 25 bars, sont plus rudes que dans d’autres régions du monde, telles que l’Argentine, où Eramet doit ouvrir sa première usine de carbonate de lithium début 2024. En cas de succès, de nouveaux puits seront installés dans l’optique d’atteindre une production de 10 000 tonnes de carbonate de lithium par an à horizon 2030 (soit 250 000 batteries de voitures électriques). L’objectif étant de couvrir 10% à 15% des besoins des futures gigafactories françaises.

Potentiel français de la filière lithium

Avec l’Ukraine, l’Espagne, la Finlande et le Portugal, la France est l’un des pays européens les plus riches en lithium : son potentiel minier dépasse les 200 000 tonnes de lithium métal selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). D’autres projets sont en cours de développement sur le territoire national. À titre d’exemple, la multinationale française Imerys mène actuellement des études techniques dans l’Allier (projet EMILI), avec pour objectif d’ouvrir une usine de production en 2027, d’une capacité de 34 000 tonnes de lithium par an. À la croisée des enjeux d’indépendance, de souveraineté et de transition énergétique, le développement d’une filière lithium française présente de nombreux atouts. Les différents projets permettraient, entre autres, d’atteindre l’objectif de deux millions de voitures électriques produites en France à horizon 2030, fixé par Emmanuel Macron au Mondial de l’Auto en 2022.

Grégoire Loux

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