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LPM 2024-2030 : le nouveau visage de la réserve militaire

Face au retour de la guerre en Europe, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 tente de répondre aux nouvelles menaces auxquelles nos armées pourraient être confrontées. Le projet de LPM prévoit ainsi un budget de 413 milliards d’euros sur sept ans afin de « transformer » les armées.

L’objectif de la LPM, présentée en Conseil des ministres le 4 avril 2023, est d’augmenter les capacités humaines et matérielles de la garde nationale française. En effet, en 2021 déjà, le chef d’État-Major des Armées, le Général Thierry Burkhard, avait rappelé l’importance de l’effectif militaire dans la capacité de résilience d’un pays en cas de guerre de haute intensité.

La réserve militaire mise à l’honneur

Avec une différence de 18 milliards d’euros par rapport à la LPM de 2019-2024, l’objectif est en partie d’augmenter l’appui que la réserve fournit à l’armée d’active dans ses missions quotidiennes (opération Sentinelle, Héphaïstos, surveillance des infrastructures) et développer la capacité de résilience de la France en cas de conflit de haute intensité. En 2020, le chef d’État-Major Thierry Burkhard considérait que : « Si des unités de réservistes devaient être engagées en opération en haute intensité, il faudrait les former et les équiper comme des soldats d’active, ce qui devrait être pris en compte dans la LPM suivante ». Ainsi, cette nouvelle LPM met l’accent sur le rôle que joue la réserve militaire française et de sa place stratégique en cas de conflit. L’ambition semble être claire, la France devrait à terme compter plus de 100 000 réservistes selon Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

Le développement du lien Armée-Nation 

À la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, une recrudescence de l’engagement a été constatée de la part d’une partie de la jeunesse française qui souhaitait défendre son pays.  Aujourd’hui, les campagnes de communications se multiplient à l’égard des potentiels réservistes. Une des volontés du gouvernement est d’ouvrir la porte à tout Français qui souhaite porter l’uniforme (armée de Terre, Police, Marine, service de santé des armées, armée de l’Air et de l’Espace, etc.). Comme l’a précisé le Général de Division Louis-Mathieu Gaspari dans une interview fin janvier, le but est également de viser un public large, allant au-delà du combattant, avec une diversification des profils recherchés : cyber, médical, renseignement, etc.

Faciliter l’engagement des volontaires

Enfin, le groupe de travail organisé par le ministère des Armées afin d’augmenter les effectifs de la réserve militaire propose de faciliter la vie des volontaires. En effet, une partie des réservistes actuels sont dits « clandestins » au sein de leurs entreprises, c’est-à-dire qu’ils effectuent leurs missions au sein des armées durant leurs week-ends ou leurs vacances. Dans un premier temps, le gouvernement souhaite que les volontaires fassent valoir le code de la défense qui prévoit que chaque engagé à une autorisation de 5 jours ouvrés afin de participer à des missions militaires. Dans un second temps, un des objectifs est le développement de partenariat entre l’armée et les entreprises afin de contenter l’ensemble des parties prenantes. L’objectif est de permettre aux réservistes de mieux accorder leur vie militaire et leur vie civile.

Avec cette montée en puissance de la garde nationale, cette dernière devrait voir une augmentation des activités qui lui sont confiées, mais aussi une diversification des missions qui lui sont attribuées due à sa polyvalence.

Pierre Géru pour le club Défense de l’AEGE

 

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