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Création de l’École de Pensée sur la guerre économique (EPGE) : un centre de réflexion pour penser la guerre économique

La guerre économique est restée longtemps un domaine quasiment inexploré par le monde académique. La guerre froide avait focalisé l’attention des chercheurs sur les rapports de force entre Blocs. La période post-guerre froide a engendré, dans ses deux premières décennies, une vision unipolaire du monde centrée sur la régulation des échanges et la domination du marché soutenue par la mondialisation. Depuis la crise de 2008, le monde est entré dans une nouvelle phase d’évolution qui remet en cause les idées reçues concernant un monde pacifié par un « doux commerce ».

L’évolution conflictuelle et multipolaire du monde, justifie d’autant plus la création de cette École de pensée sur la guerre économique.

Ainsi, pour contenir les excès de cette hyper-concurrence mondiale et analyser avec lucidité les rapports de force économique, il est devenu nécessaire de penser autrement et de sortir du confort dans lequel nous nous sommes habitués à analyser l’évolution du monde depuis des décennies. C’est la raison d’être de l'EPGE.

La volonté de créer ce centre de réflexion est née d’une convergence d’idées entre cinq auteurs qui investiguent et échangent sur le sujet depuis de nombreuses années.

A la fin des années 80, Christian Harbulot a initié une réflexion sur la guerre économique à partir d’une grille de lecture des politiques d’accroissement de puissance par l’économie. Son approche était très différente de Bernard Esambert, qui considérait la guerre économique comme un élément stimulant pour l’économie mondiale. Cette démarche l’a conduit à rédiger plusieurs ouvrages sur les différentes formes que pouvaient prendre les « machines de guerre économiques » ainsi que sur la nature des affrontements informationnels qui opposent les parties prenantes.

Dans la continuité des travaux de Christian Harbulot, Nicolas Moinet rédige une thèse qu’il soutient en 1999 sur le technoglobalisme japonais et sur le lien entre l'intelligence économique et l'innovation. Il introduit l’étude des rapports de force économiques dans les sciences de l’information et de la communication. Son titre de professeur des universités lui a permis de légitimer ses travaux sur le renseignement économique auprès du CNRS.

A la fin des années 90, Ali Laïdi utilise sa qualité de journaliste pour se lancer dans des recherches sur des cas de guerre économique, qui lui permettent de rédiger plusieurs ouvrages de référence. Il finalise en 2009 une thèse sur « la guerre économique dans les relations internationales : La France à la recherche d'une doctrine d'intelligence économique » soutenue à Paris II.

De son côté, Eric Delbecque, après avoir passé une thèse d’histoire des idées politiques se consacre au sein de l’IERSE puis de l’INHESJ à l’analyse des doctrines de sécurité économique et s’investit depuis cinq ans dans différents projets opérationnels relatifs à la sûreté des organisations (notamment le risque terroriste), dans le monde industriel et culturel. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur l’intelligence économique et la sécurité nationale.

Olivier De Maison Rouge est titulaire d’une thèse de sciences politiques. Ce juriste s’est spécialisé sur les relations entre le Droit et l’usage de l’information dans la compétition économique. Il est l’auteur d’ouvrages juridiques de référence, notamment sur le secret des affaires.

Cette école de pensée de la guerre économique entend nourrir la problématique et l’enrichir, par des apports conceptuels et la formalisation de nouvelles de grilles de lectures destinées aux différents publics qui ont besoin de comprendre et d’analyser la nature des affrontements économiques.

Ses membres ne prônent pas la guerre économique. Ils souhaitent apporter un éclairage sur les questions qui enveniment de manière croissante les relations internationales.