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L’État néerlandais menace la survie du groupe Air France-KLM

Entre pandémie et crise syndicale, l’état de santé du néerlandais KLM est plus que préoccupant. Sa chute potentielle entraînerait avec lui l’alliance avec Air France.

Le secteur du transport aérien vacille avec la pandémie. Air France-KLM accuse d’ores et déjà une perte d’exploitation d’un milliard d’euros et une chute de 67% du chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière. De tels résultats financiers menacent la survie du groupe, qui plus est à l’heure du reconfinement. Sans l’aide de l’État, et dans ce cas des deux États, l’alliance entre Air France et KLM pourrait bien sombrer.

En effet, si Air France a déjà reçu et continue de recevoir le soutien de l’État français, KLM fait face à une guerre interne. Le conflit oppose l’État néerlandais, exigeant une restructuration et le syndicat des pilotes. Le casus belli est le refus des pilotes de KLM de geler leurs salaires pour 5 ans, condition sine qua non du prêt de l’État néerlandais. Pieter Elbers, Directeur Général de la compagnie a déclaré suite à l’échec des négociations que KLM n’avait pas plus de quelques mois devant lui avant de déposer le bilan.

Ce bras de fer entre le ministère des finances hollandais et les pilotes de KLM pourrait donc bien avoir raison l’alliance avec Air France. Néanmoins, le syndicat des pilotes aurait dans un nouveau rebondissement signé un accord de compromis le 3 novembre. Cet accord inclut une clause d’engagement dans laquelle les syndicats s’engagent à contribuer à la politique d’austérité exigée par l’État. Selon Elbers, cet engagement permettrait de sauver KLM.

Cependant, cela ne résoudrait qu’un problème de financement à court terme. L’endettement croissant du groupe se conjuguant aux difficultés envisagées pour le secteur du transport aérien à moyen-long terme. La conséquence pourrait bien être de remettre sur la table la question de la nationalisation d’Air France comme de KLM. Épineuse question s’il en est tant les Hollandais se méfient depuis plusieurs années de l’action de l’État français. Méfiance qui a poussé en 2019 les Pays-Bas à augmenter leur participation au capital du groupe à 14%. Soit une participation à la hauteur de celle de la France qui est de 14,3%. 

Les prochains mois seront donc décisifs pour le groupe Air France-KLM.  Le reconfinement et le conflit interne à la compagnie néerlandaise pouvant bien avoir raison d’un mariage célébré en 2004. Cette union avait pour but d’accroître la rentabilité des deux compagnies en mutualisant les dessertes et en créant un géant du transport aérien.

 

Julien Cossu

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