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La démographie japonaise, un enjeu économique sans solution conventionnelle

Les indicateurs démographiques et le taux de chômage à 3% annoncé ce mardi 29 juin 2021 laissent à penser que la troisième puissance économique serait sur le déclin. En effet, le pays du soleil levant peine à se relever économiquement de la crise du Covid-19. Il en incombe principalement, à une pénurie de main-d’œuvre que le gouvernement n’arrive pas à endiguer par des mécanismes conventionnels alors que, le taux de chômage au Japon a augmenté au mois de mai. De quoi soulever le débat sur la pérennité du modèle japonais.

La population du Japon est aujourd’hui estimée à 125,7 millions, soit 3 millions de moins qu’en 2011 et celle-ci devrait décliner d’encore 750 000 personnes selon les projections de 2021 d'ici à la fin de l’année. Bien que les chiffres n'atteignent pas ceux de 2019, le cas du Japon inquiète. Avec un taux de fécondité actuel de 1,4, le Japon voit sa population vieillir, mais aussi diminuée. En 2019 celle-ci atteignait même ses chiffres les plus bas depuis 1899, année de la création par le gouvernement de la statistique. La moyenne d'âge actuelle du pays est de 49 ans, pour sa part le taux de fécondité est de 1.43 par femme alors que le seuil de renouvellement est de 2,1 enfants. Comme le rappelle Pierre Sabatier, le véritable moteur de l’économie est la croissance. Mais les projections ne vont pas dans ce sens en 2050 la population japonaise serait de l’ordre de 101,9 millions. Bien que la tendance démographique de l’abaissement du taux de fécondité soit mondial, cette dynamique concerne avant tout les pays développés comme le démontre l’étude de l’ONU. Ce qui entraînera une nouvelle répartition démographique mondiale, dont la Chine et le Japon seront les principales victimes. 

Face à ce constat, le gouvernement a pourtant essayé de relever le taux de natalité, mais il s’agit pour l’heure d’un échec. Bien qu’il s’agisse d’une des promesses du nouveau Premier ministre Yoshihide Suga, ancien secrétaire général du gouvernement sous le gouvernement de son prédécesseur Shinzo Abe.

Une action d’influence de l’Etat qui s’articule autour de trois leviers : les incitations fiscales, l’immigration et l'influence culturelle. 

Le Japon, pays dont l’immigration fait l’objet d’un strict contrôle, prévoit l’autorisation d’entrée dans le pays pour 350 000 travailleurs étrangers d’ici à 2025 en dépit d’une défaveur de l’opinion publique. 

Culturellement, c'est au travers de la technologie de l’IA et le renforcement de l’éducation sexuelle que le gouvernement souhaite inverser la courbe. Le gouvernement reste en pratique dans une solution d’intelligence politique conventionnelle qui ne démontre pas son efficacité. 

 

Pierre Coste

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