Ce mardi 18 novembre 2025, Emmanuel Macron et le Chancelier Allemand Merz se sont rencontrés dans l’objectif d’impulser une stratégie européenne de souveraineté numérique.
Des responsables politiques et des entreprises ont été conviés à cette rencontre, notamment les représentants de MistralAI ou SAP. Les récentes déclarations du chancelier explicitent l’intérêt de cette rencontre, expliquant qu’il ne fallait plus: « se reposer sur le fait que l’Amérique nous défend, que la Chine nous fournit les matières premières, ou que la Russie sera un jour garante de la paix.». L’ambition est donc claire : coopérer plus efficacement et plus vite face aux incertitudes géopolitiques liées aux États-Unis et à la guerre des semi-conducteurs. Les enjeux sont nombreux, particulièrement dans l’investissement et l’innovation.
Une réponse à l’hégémonie américaine
L’hégémonie de Google et AWS sur le cloud et les data centers imposent une révision des normes pour combler le retard capacitaire de puissance de calcul face aux Etats-Unis (16GW de puissance pour les data centers européens, contre 48GW pour les machines américaines). Le scénario du « musée technologique » est redouté, si l’Europe se contente de projets sous licences étrangères. Un risque à l’image de l’investissement de 3,2 milliards d’euros de Microsoft en Allemagne en 2024. Les capacités européennes se développent (Scaleway, Schwarz Digits, OVH cloud, etc.), nécessitant un soutien politique.
Cette stratégie de souveraineté doit dépasser la simple régulation pour faire émerger des champions industriels, portés par la réussite de Mistral AI et sa levée de 600 millions. La crédibilité européenne se joue sur sa capacité à convertir ces succès isolés en une infrastructure autonome viable face aux modèles américains et chinois.
Idris Humeau et Nicolás Carranza
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