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Mener et ajuster une stratégie d’influence effective 2/2

Dans le cadre de notre coopération avec la CCI Paris Ile-de-France, Denis Deschamps, responsable du département Innovation et Intelligence Économique analyse les clefs d’une stratégie d’influence efficace. Nouvelles méthodes, nouvelles pratiques, éléments essentiels à ne pas laisser de côté… laissez-vous guider !

La mesure des effets de l’influence repose sur :

  • Une méthode passant d’abord par une analyse de ce que l’on compare avant de comparer
  • Des indicateurs bibliométriques comme :
    • La production de publications (comptage du nombre d’articles, avec analyse de leur contenu…)
    • Le nombre de citations (analyses citationnelles)
    • La visibilité des publications à l’international (avec examen de la diversité internationale)
    • L’impact du support de la publication (avec mesure de la difficulté qui a dû être surmontée pour pouvoir publier)
    • Les réseaux de co-publications, les collaborations correspondant à la publication.

En tout état de cause, la veille permet de suivre les effets des campagnes d’influence et de mettre en œuvre des réajustements réguliers dans sa stratégie d’influence.

L’influence c’est aussi le recours aujourd’hui à de nouvelles armes concurrentielles, en particulier pour les grands Etats (USA, RPC) :

  • Le smart power qui mixe le soft power et la coercition, grâce aux sphères d’influence qui permettent la prise de places dominantes en tant que puissances normatives
  • L’avantage comparatif disruptif, c’est-à-dire une innovation brutale qui implique une réorganisation des chaines de valeurs.

Le Big Data : une nouvelle source à apprivoiser

Par rapport à tous ces éléments, le Big Data permet bien évidemment de mettre en place une stratégie d’influence dans un temps réduit grâce à une compréhension renforcée des sphères d’influence, communautés et éco-systèmes.

Twitter, par exemple, qui peut informer aujourd’hui en temps réel sur le nombre de personnes que le tweet envoyé a effectivement atteint. Il se dit par ailleurs que Twitter opère des achats de plateformes médias pour prendre une place bientôt dominante sur les informations.

Facebook, de son côté, a passé des partenariats avec des titres de presse comme le « NY Times », le « National Geographic »… pour que les contenus de ces médias s’affichent entièrement (full text) sur ce réseau social (dans la rubrique Articles)…. Alors que l’on sait que FB est aujourd’hui encore caractérisé par un taux d’engagement (« likes ») assez faible pour les publications, en comparaison avec les photos, les vidéos postées, les partages de liens ou de statuts (cf Etude Locowise, mars 2015).

Linkedin enfin est désormais une plateforme de contenus (toutes les entreprises ont ainsi une page Linkedin) avec des profils mis à jour et la possibilité de recherche d’informations qualifiées.

Mais l’influence nécessite alors la mise en œuvre de moyens beaucoup plus importants qu’auparavant (y compris en Data Viz, c’est-à-dire les nouvelles modalités qui sont utilisées pour visualiser, représenter les données), tant en hard qu’en soft power, pour pouvoir faire face à la multiplicité accrue des cibles et informations d’un monde en réseaux, et également pour savoir apprécier et prendre en compte les stratégies adverses de contre-influence, de désinformation… qui peut par exemple faire de Google un outil possible de consolidation de fausses nouvelles. Sans omettre aussi que certaines personnes, certains faits peuvent être totalement « Google resistant », que cela soit délibéré ou non….

Tout cela bien sûr sans omettre les dérives toujours possibles du Data Journalisme fondé sur des outils comme par exemple le logiciel QUILL, qui est utilisé par le magazine FORBES pour générer des textes courts, factuels et bien écrits sur les résultats trimestriels des entreprises…

Denis DESCHAMPS

Diplômé de Sciences-Po Paris (1989), Denis Deschamps dirige depuis 2006 l’ARIST Paris Ile-de-France (Agence régionale d’information stratégique et technologique) et est par ailleurs responsable du département innovation et intelligence économique de la CCI Paris Ile-de-France. Entre 2000 et 2006, il a été Secrétaire général du CROCIS (Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services), puis responsable du pôle études régionales, information stratégique et technologique de la CCIP.