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Le fonds activiste Elliot attaque le géant des spiritueux Pernod-Ricard

Alexandre Ricard est à la tête du Groupe Pernod-Ricard depuis trois ans. Il a opté en 2017 pour une stratégie de surinvestissement dans les marques et les marchés clés, notamment aux États-Unis et en Chine. « J’ai un plan qui délivrera une croissance du chiffre d’affaires et une performance au niveau du résultat net, nous mettant en position de créer de la valeur de manière durable et responsable » précisait le PDG du groupe Pernod-Ricard.

Malgré sa volonté d’écouter les remarques des actionnaires de l’entreprise familiale française, Alexandre Ricard va devoir faire preuve de sang-froid à l’égard de l’un de ses nouveaux actionnaires : Elliot. Réputé pour être un fonds d’investissement très agressif, ce dernier a, le 12 décembre 2018, informé Pernod-Ricard avoir déboursé près de 930 millions d’euros pour obtenir une participation de 2,5% dans le capital de la société spécialisée dans les spiritueux.

La méthode employée par Elliot est musclée. Le fonds s’est introduit dans le capital de Pernod-Ricard pour exercer une pression sur les dirigeants de l’entreprise afin de générer une forte rentabilité et améliorer le cours de la bourse, quitte à provoquer la démission des dirigeants, comme ce fut le cas, cet été, avec Heinrich  Hiesinger, PDG de Thyssenkrupp.

Courant novembre, les gestionnaires du fonds activiste ont rencontré Alexandre Ricard pour lui faire part de leur mécontentement concernant la gouvernance de Pernod-Ricard et ainsi proposer non seulement un changement de gouvernance, mais aussi une fusion avec l’un de ses concurrents. Bien qu’il soit difficile de détecter la motivation réelle du fonds vautour, Elliot a, à travers sa participation au capital de la société, accès aux comptes de l’entreprise ainsi qu'à l’ensemble de ses performances commerciales, financières et boursières. Sa présence en interne va lui permettre de convaincre d’autres actionnaires pour joindre sa cause.

La balle est maintenant dans le camp d’Alexandre Ricard, à qui il reste à jouer la carte de l’amélioration des résultats, malgré sa 27ème place sur 40 des patrons les plus performants des entreprises du CAC 40, sur des critères objectifs de croissance, de rentabilité et de performance boursière.

Fleuron français et géant mondial sur le marché des spiritueux, Pernod-Ricard est soutenu par le gouvernement français qui déclare « souhaiter que les grandes entreprises françaises aient des actionnaires stables et à long terme (…) qui ne soient pas soumis à la pression d'actionnaires voulant seulement une profitabilité financière à court terme ».