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Cyberattaque : les données prisées de l’Agence Européenne du Médicament

L’Agence européenne du Médicament (AEM), basée à Amsterdam, qui contrôle et régule les médicaments sur le territoire des 27 pays de l’Union européenne, a été victime d’une cyberattaque dans la nuit du 9 au 10 décembre 2020. Celle-ci se place dans un contexte de course au vaccin mondiale effrénée, aux enjeux stratégiques immenses.

Alors que l’AEM avait reçu plusieurs avertissements en ayant fait notamment l’objet de plusieurs tentatives d’hacking, des documents liés au duo pharmaceutique Pfizer et BioNTech ont été piratés. Bien que le système de ces deux derniers n’ait pas été violé, des documents liés à la mise sur le marché ont été dérobés. Ainsi, les hackers ont reçu des informations précises sur le détail du vaccin, de sa technique d’exploitation à son contenu. L’Agence a ouvert une enquête, en étroite collaboration avec la police.

A la fin du mois de décembre 2020, l’Agence doit se prononcer sur l’autorisation conditionnelle ou AMM (autorisation de mise sur le marché) du vaccin. Celle-ci garantit que l’attaque qu’elle a subie n’aura aucun impact sur le calendrier . Ce vaccin est à ce jour en concurrence avec deux autres laboratoires candidats : le laboratoire américain Moderna et le binôme britannique constitué par AstraZeneca et l’Université d’Oxford. A cela s’ajoute l’annonce de la sortie d’un vaccin en Chine et en Russie. Le centre russe Gamaleïa a communiqué que son vaccin Spoutnik V était efficace à 92%, se démarquant de la performance française, efficace à 90%, et du vaccin chinois Sinopharm qui l’est, pour sa part, à 86%.

Avec une levée de fond de 7,4 milliards d’euros effectuée par l’Union européenne au mois de mai 2020, les Etats adhérents ont rejoint la course au vaccin, se livrant à une concurrence effrénée à laquelle prennent part puissances et laboratoires à l’international. La cyberattaque du 9 décembre 2020 n’a pas, pour cette heure, de commanditaire défini, mais dans ce contexte, les regards se tournent vers la Chine et la Russie. Ces deux puissances ont déjà fait l’objet de maintes accusations ces derniers mois concernant des cyberattaques visant des laboratoires en Espagne, au Canada, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, travaillant sur des vaccins contre le Covid-19.

 

Jehanne Duplaa

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