Les règles et les outils de la compétition économique changent et voient l’émergence de nouveaux acteurs qui bousculent les schémas concurrentiels traditionnels et recomposent les équilibres et les rapports de forces économiques. Les nouveaux avantages concurrentiels déployés par ces acteurs résultent de stratégies politiques et économiques visant la conquête de marchés, grâce à des leviers jusqu’ici pas ou peu considérés comme stratégiques. L’usage offensif du droit en soutien au développement international en est une des illustrations, notamment au travers des procédures extraterritoriales de conformité. Dans ce contexte de compétition exacerbée et d’asymétrie des rapports de forces entre pays et entre entreprises, le premier acteur à adopter un positionnement stratégique, permettant de placer ses entreprises ou son activité sur les marchés clés de demain, bénéficiera d’un avantage compétitif majeur. Il devient donc d’autant plus important de protéger les atouts économiques, technologiques et scientifiques français, afin de réduire les risques qu’ils soient captés et exploités par des acteurs étrangers. La sécurité économique s’adapte en fonction des enjeux propres à chaque acteur. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui elle est abordée de façon disparate par les acteurs publics et privés. Dans ce contexte, elle doit devenir un outil de différenciation positive, un levier au service de la compétitivité et ne plus être perçue comme une contrainte pesant sur l’entreprise. La sécurité économique consiste en l’analyse et la réduction des risques extrafinanciers pesant sur l’entreprise : la non-conformité, les risques de réputation, de fuites de données stratégiques ou encore d’usage du numérique à des fins malveillantes et, bien évidemment, les risques pesant sur la sûreté et la sécurité des personnes et des biens. Bien que prise en compte par de nombreuses entreprises, l’évolution de son périmètre, des cadres juridiques applicables et des outils concrets pouvant être mis en place, justifient un partage et des recommandations. Enfin, la sécurité économique est l’affaire de l’ensemble de l’organisation, du dirigeant jusqu’à l’employé. Tous doivent être impliqués et conscients que chacun, en fonction de son rôle, concourt à la sécurité économique de son entreprise, qu’il s’agisse d’un grand groupe, d’une start-up, d’une petite et moyenne entreprise (PME), d’une entreprise de taille intermédiaire (ETI) mais aussi d’un organisme de recherche.