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L’Allemagne lâche le SCAF : une trahison de plus ?

L’Allemagne serait sur le point d’abandonner le SCAF pour rejoindre le programme concurrent anglo-nippon GCAP. Dans cette optique, Olaf Scholz pourrait lever le veto de Berlin sur la livraison d’Eurofighter Typhoon à l’Arabie Saoudite, ruinant toutes les chances du Rafale dans le pays. Ces décisions entraineraient une sérieuse dégradation du couple franco-allemand, déchu. 

SCAF, un programme franco-allemand en difficulté

Entre l’ouragan Ciaran et la fête des morts, le système de combat aérien du futur (SCAF) semble mettre un premier pied dans la tombe, indique un article du Times paru le 1er novembre. Lancé en 2017 pour un budget total de 100 milliards d’euros, ce programme d’armement européen est censé voir le jour en 2040. Son objectif étant de remplacer le Rafale français et l’Eurofighter allemand et espagnol.

L’explosion des coûts, d’importants retards et reproches, ainsi qu’un risque d’échec considérable à mi-parcours sont les principales raisons évoquées de l’avortement du projet. Il serait en effet obsolète face à des concurrents plus performants et dans les temps. De plus, la fermeté de Dassault Aviation pour conserver le contrôle sur le développement du démonstrateur New Generation Fighter (NGF) déplait en Allemagne.

Un rapprochement germano-britannique menaçant l’industrie française 

L’Allemagne envisagerait de rejoindre le Global Combat Air Programm (GCAP), regroupant le programme britannique Tempest et le F-X japonais. Comme preuve d’engagement, Berlin pourrait lever ses sanctions sur l’exportation des chasseurs Eurofighter Typhoon vers l’Arabie Saoudite. La fin de cet embargo signerait un probable échec du Rafale dans le pays, en lice pour livrer 54 nouveaux chasseurs face au Royaume-Uni.

La fin du SCAF précipiterait également la fin du char européen du futur Main Group Combat System (MGCS), prévu pour 2040. Après l’abandon de l’hélicoptère d’attaque Tigre MK3, d’un choix de bouclier antimissile non européen, l’Allemagne continue de tourner le dos à la France. Ceci pose la question du devenir de l’autonomie stratégique européenne. Ainsi, se tourner vers des partenaires industriels tels que  l’Italie ou l’Espagne pourrait être une alternative fiable. En effet, construire un projet d’armement européen, c’est avant tout choisir une alliance. 

Agathe Bodelot

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