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Renault et PSA, victimes collatérales d’une guerre économique entre les États-Unis et la Chine

Le 29 mars 2021, les deux grands groupes Renault et PSA annoncent stopper leur production sur plusieurs de leurs sites, en France et à travers le monde. Cette décision radicale fait suite à la conséquence de la pénurie de puces et de semi-conducteurs, elle-même une des conséquences de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine.

Alors que la pénurie de puces touchait originellement les acteurs du numérique, les constructeurs automobiles en sont maintenant les victimes. Plusieurs constructeurs avaient déjà annoncé qu’ils risquaient de diminuer leur production début février comme Nissan, ou encore Toyota Renault. Aujourd’hui, PSA a arrêté la production dans son usine allemande d’Eisenach, et Sellantis fermera cinq usines sur le continent américain, comme les usines de Warren et Belvidere dans le Michigan ou encore celle de Toluca au Mexique

Cette pénurie de puces et de semi-conducteurs dans le secteur automobile peut s’expliquer par trois facteurs. Le premier s’explique par leur utilisation dans la fabrication de voitures hybrides ou électriques, particulièrement nécessiteuses de ces technologies. Deuxièmement, le rebond de la consommation et des besoins n’a pas été anticipé par différents acteurs du secteur, entraînant une situation de flux tendus sur le marché. Enfin, l’impact de la décision américaine de placer la SMIC sur liste noire, alors que l’entreprise était le plus gros fournisseur de semi-conducteurs au monde, a obligé  les entreprises a trouvé rapidement de nouveaux fournisseurs. 

La guerre économique américaine est donc en train de toucher sévèrement sa propre industrie automobile et fragilise l’économie américaine. Plus problématique, cette guerre cause des dommages collatéraux chez ses alliés. L’industrie automobile étant particulièrement importante pour l’économie européenne, il est possible que la pénurie soit le déclencheur d’un réveil européen face aux États-Unis. Reste à déterminer si cette politique américaine continuera, alors que l’administration Biden cherche des alliés face à la Chine. 

Ugo Viens

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